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lundi 21 janvier 2013

Spéculation sur les réserves pétrolière, gaz de schiste ou bulle internet version 2013 !

 Le gaz de schiste est une dangereuse et couteuse chimère.

Réactions suite à l'article agoravox : " L’Arabie Saoudite ferme des puits !"
2013 verra de grands bouleversements sur le marché de l'énergie et en particulier sur celui du pétrole.
Un paquet de compagnies qui reçoivent du pognon prêté à 0% directement de la réserve fédérale, ils montent des puits avec et spécules . 

Extrait d’article : 

Mme Deborah Rogers, membre du directoire de la réserve fédérale écrit dans un email à un géologue spécialisé dans l’extraction pétrolière le 17 novembre 2009 : 

These wells are depleting so quickly that the operators are in an expensive game of ‘catch-up,’ 

Trad : « Les puits se tarissent si vite que les opérateurs sont engagés dans un coûteux jeu de rattrapage. »

a l’intérieur même des compagnies, ils ont les caleçons qui commencent à leur coller aux choses : Un géologue de Chesapeake écrit le 17 mars 2011 à un analyste du gouvernement fédéral :
« Our engineers here project these wells out to 20-30 years of production and in my mind that has yet to be proven as viable. In fact I’m quite skeptical of it myself when you see the % decline in the first year of production. »

« Nos ingénieurs tablent sur une durée de production de 20 à 30 ans, et dans mon esprit cela reste encore à prouver. En fait, je suis assez sceptique au vu de la baisse que nous avons dès la première année de production »


Et là il ne s’agit que d’un article du New York Times. Il y a des tas d’autres indices qui vont dans ce sens, comme justement le cours des actions des sociétés impliqués dans l’extraction. C’est pas fameux. Ou alors le nombre de puits aux USA, de 1600 en 2008, vous en aviez plus que 882 en 2011, et 406 aujourd’hui. Et encore là je résume à gros trait, il y a largement de quoi à écrire plusieurs articles parfaitement documentés pour montrer à quel point c’est un attrape couillon cette affaire là.

C’est dire si effectivement je n’ai pas été étonné lorsque De Margerie a annoncé en octobre 2012 qu’il cessait tout lobbying en France, et que en douce, il s’en désengage aux USA aussi. Et pas étonnant non plus que les socialistes du PS, jamais avare en mauvais conseillers croient eux aussi que c’est une bonne affaire.

Tout bien considéré, Total (la société) vient de comprendre que c’est pas si rentable que ça, et surtout risque de poser des problèmes environnementaux que les Américains ont pris la sale habitude de faire payer aux industriels dès lors qu’ils deviennent un peu trop évident.

Pour faire bref, Total a émis un profit warning sur ce machin, et est en train de se retirer de la course. A mon avis, ce que on risque de découvrir en 2013, c’est que cette nouvelle poule aux oeufs dorés à l’extérieur sont pourris à l’intérieur.

Quand aux saoudiens, c’est peut-être ceux qui ont le plus bidonnés dans leurs réserves réelles, et il se pourrait bien que effectivement ils soient maintenant à sec.
Dès le jour ou ils seront obligé de le reconnaître officiellement, leur grands amis Américains les laisseront tomber ( en 2001 l’Arabie Saoudite possédait déjà plus de 17% des actifs américains. Actifs : bâtiments, terres, usine...).
Les USA n’ont pas utilisé que de l’eau pour augmenter la pression dans leurs « vieux puis » du Texas.
A partir de 1970, ils ont compris qu’Hubbert avait raison et que le véritable roi du pétrole serait celui qui serait le dernier à en avoir.
Or eux étaient au contraire les premier à voir leurs ressources s’épuiser.
Étrangement c’est le moment où Nixon a détaché le dollar de l’or et mis en place le pétrodollar qui a permis aux USA d’acheter tout le pétrole qu’ils voulaient en échange de papier.
Par un manque de bol pas croyable les USA n’ont pas trouvé une goute de pétrole depuis 1973 surleur territoire et se sont contenté d’en acheté à leurs amis saoudiens, koweitiens etc...
Comme le hasard fait bien les choses.
Maintenant que les saoudiens sont assis sur des nappes à bout de souffle et un énorme tas de dettes US, les USA redeviennent exportateurs de pétrole.

Mirââââcle ?
Connaissant le goût des yankees pour le poker et le bluff, je doute qu’ils se soient contentés de s’endetter.
Quand on sait que la technique pour maintenir la production sur une nappe vide consiste à injecter un liquide (en général de l’eau de mer) dans la nappe par un des puis d’extraction ; on imagine que rien n’interdisait aux USA d’utiliser autre chose que de l’eau.
Comme par exemple du pétrole saoudien acheté avec du papier vert sans contrepartie garantie...
Donc si j’étais Nixon en 1973, j’aurais mis en place le moyen de me procurer à l’œil le pétrole des Arabes pour le réinjecter dans les nappes épuisées du Texas et de Pennsylvanie en attendant que les réserves des autres épuisent.
Comme ça le jour où ils auront épuisé leur production, tada ! je redeviens exportateur de pétrole et je ruine le dollars pour effacer ma dette.
Et pour les gogos qui gobent n’importe quoi j’invente que je suis capable de produire plus que ma consommation intérieure en fracturant du schiste (du moment que les spécialises le disent...)
Voilà.
Mais je ne suis pas Nixon et évidemment les USA sont trop honnêtes pour baiser tout le monde de la sorte.
 Ryad n’a pas besoin de « serrer les robinets » pour que le pétrole jaillisse moins vite,cela se fait tout seul.
L’Arabie Saoudite a dépassé son pic pétrolier en 2006.
Depuis la pression des puis décroit et le pétrole sort de moins en moins facilement.
C’est pourquoi ils ont mis en place des stratégie d’injection d’eau de mer dans la nappe pour remonter la pression et conserver le débit de production de pétrole.

 C’est grâce à cet artifice que leur production s’est stabilisée en pallier au lieu de décroitre comme le prévoit le modèle mathématique de Hubbert.

Mais cette injection a aussi ses limites.
C’est pourquoi ales USA cherchent à mettre la main sur la Caspienne, qui est en train de remplacer l’Arabie dans le palmarès des producteur d’hydrocarbures...

Source pour le comptage des puits aux USA : Baker Hughes (la référence).

Résultat du rapport :
Total Rigs 434 on 11-JAN-2013
Down -5 or -1.1% compared to last week
Down -357 or -45.1% year-over-year

pratiquement la moitié des puits de gaz de schiste disparu en 1 an, c’est ça la bonne affaire ?
Une source, parmi d’autres, pour l’auteur, concernant l’opinion de Total quant à la rentabilité des gaz et huiles de schistes. ( Christophe de Margerie : "Le changement climatique, c'est sérieux" )

Si vous souhaitez être informé dans ce domaine, le blog de Matthieu Auzanneau est fait pour vous.
Réduction de la production virtuelle ou réelle ?

Sur le (les) marchés, vous achetez la plus petite unité de pétrole soit 1000 barils.
Faites là livrer chez vous en installant des cuves dans votre jardin.
Bizarrement, quand vous signerez le bon de livraison, vous constaterez que la livraison
« physique » est de 380 barils. 1000 barils théoriques pour 380 physiques !
Renseignez vous sur l’attribution des cotas théoriques/physiques entre membres de l’OPEP !
Les robinets sont grands ouverts depuis longtemps.
L’injection massive d’eau pour récupérer ce qui reste a déjà eu lieu.
Les réserves disponibles et non exploitées sont connues.
Les pétroliers attendent que le baril soit à 140 ou 150 dollars pour les exploiter.
Ce qui est tout à fait normal puisque pour des quantités plus faibles, les coûts d’exploitation transport, distribution, sont les mêmes !
Pour le « gaz de schiste ». Arrêtons de rêver. Quelques « bulles de champagne » éparpillées dans une roche mère, entre 500 et 1500 mètres de profondeur ne font pas un carburant à moins de 3 euros le litre...à moins de subventionner et donc augmenter notre dette.
Laissons les Américains s’endetter (au point ou ils en sont...) et nous vendre leur charbon au rabais. On ne peut rien pour eux.
Après le rêve américain, il y aura le réveil...et la réalité, ou bien la relance de l'industrie de l'armement par la dette et de nouvelles guerres ...

coup de poker ou bluff  :
en décembre 2012, pour la première fois la production de pétrole des USA a dépassé celle de l’Arabie Saoudite. Les USA sont en passe de devenir les premiers producteurs du monde.
Le génie humain est bien huilé. À force de pondre des innovations, il sombre dans une impasse qu’il s’est construit lui même... avec des moyens qui ont mis des millénaires à se constituer (charbon, pétrole, gaz, et cætera)
Si je devais retenir quelque chose, c’est qu’on a bien fait abstraction d’une certaine réalité prépondérante (où le temps passe) que nous avons tentée de singer, confiant en nos capacités disons ingénieuses, et apportant des résultats édifiants : industries en tout genre, civilisations en croissance, déséquilibrages latents des forces naturelles (voir par exemple l’exploitation forcenée de tout ce qui concerne l’alimentation ou le problème de la pollution générée par nos modes de vies) !

Une société consommatrice de matières fossiles, vivant dans une espèce de dimension artificielle, et qui en définitive ne peut faire abstraction du cadre limité où elle évolue. Ah qu’ils sont beaux les investissements, surtout dans les dégradations qu’ils opèrent, n’est-ce pas ?

Arrivera le moment où ces moyens énergétiques viendront à manquer, et nos (petites) civilisations capituleront, ne pouvant continuer de vivre au dessus de leur pied en vidant les ressources planétaires de partout. On retombera alors sur la stricte réalité, le temps que nous avons à vivre reprendra tout son sens, et le souvenir de notre âge d’or, celui de l’or noir, en fera pleurer quelques uns. J’espère juste ne pas être trop amer si cela se produit de mon vivant, et que je saurai me recentrer sur mon équilibre propre, bien conscient que rien sur terre ne saurait être éternel.

En outre, j’espère aussi que les antagonismes levés par les appropriations que nos sociétés ont commises, ne seront pas la cause d’un bain de sang qu’une part non négligeable de l’humanité appelle de ses vœux quand les choses commencent à « mal » tourner... Rien n’étant définitivement acquis ici bas, nos chipotages humano-humains me paraissent soudain bien dénués de sens...

Bref, parmi les quelques richesses que la nature nous a donnés, l’une est notre capacité à raisonner, quand une autre (bien naturelle celle-ci) est de transmettre la vie. Le reste, c’est de l’accessoire...

PS :  Dimanche 20 janvier 2013
Etats-Unis : la production d’huile de schiste se développe aujourd’hui essentiellement dans l’Etat du Dakota du Nord, sur la formation géologique dite de Bakken.

Après le chômage qui baisse, la reprise économique, la croissance, la reprise de l’immobilier, encore un gros bobard de plus...

La donne du peak oil semble donc inchangée... Tout au plus, ils ont gagné 5 ans de spéculation.





2 commentaires:

  1. Article du blog "petrole.blog.lemonde.fr" :

    La production d'huile de schiste se développe aujourd'hui essentiellement dans l'Etat du Dakota du Nord, sur la formation géologique dite de Bakken.

    La ruée vers le Dakota du Nord, un Etat froid et isolé à la frontière canadienne, a attiré de nombreux journalistes. Bizarrement, bien peu de confrères se sont penchés sur le cas de l'Etat américain voisin du Dakota du Nord, sur lequel s'étend également la formation de Bakken, et où l'exploitation des huiles de schiste est plus ancienne : le Montana.

    La production d'huile de schiste de l'Etat du Montana décline depuis 2006, après avoir franchi un pic légèrement supérieur à 100 000 barils par jour.

    Le déclin des huiles de schiste du Montana a été rapide. Pourtant depuis 2006, le nombre de puits n'a pas cessé d'y croître, souligne Bob Brackett, un analyste du cabinet Bernstein Research auteur d'une étude sur le potentiel de développement de la formation de Bakken.

    Bob Brackett fournit une explication au déclin du Montana familière pour les lecteurs de 'oil man', dans une interview publiée en juillet :

    "Les sites où se trouvent les ressources offrent des emplacements de forage limités/finis. Les meilleurs emplacements sont forés en premier, les moins rentables plus tard. (...) L'industrie a foré les fruits à portée de main, et n'a désormais plus accès à des opportunités de même qualité."

    Le profil typique des puits de pétrole de schiste se caractérise par un déclin quasi immédiat et extrêmement rapide des extractions :

    http://petrole.blog.lemonde.fr/files/2012/11/Bakkendeclinecurve_Bernstein.png

    La fracturation de la roche ne permet de libérer les hydrocarbures que dans un périmètre restreint. Maintenir une production élevée implique donc de creuser constamment de nouveaux puits (comme nous l'avons déjà expliqué ici). La production d'huile de schiste nécessite de forer de dix à cent fois plus de puits que pour le pétrole conventionnel, indique la direction du groupe français Total.

    Il faut environ six ans, comme on le voit dans le graphe ci-dessus, pour qu'un puits de la formation de Bakken se retrouve quasiment épuisé, devenant ce que dans l'argot de l'industrie on appelle un "stripper", c'est-à-dire un puits très peu productif. Pour l'instant, la formation de Bakken ne compte que 200 strippers parmi ses puits récents. Dans six ans, selon Brackett, il devrait y en avoir 4000, constituant la majorité des puits forés depuis le début du boom en 2006.

    Les ressources accessibles dans le Dakota du Nord apparaissent nettement plus importantes que celles qui paraissent s'épuiser dans le Montana voisin.

    Bob Brackett décrit néanmoins la nature du piège qui pourrait se refermer sur l'espoir de la renaissance de la production américaine d'or noir :

    "Toutes les bonnes choses ont une fin. Dans le cas du Dakota du Nord, cette fin n'aura pas lieu avant des années, mais il y aura là-bas le même destin" que dans le Montana.

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  2. La production du Bakken en Dakota du Nord est donnée à 680.000 barils/jour en Octobre 2012. Et Warren Buffet annonce début 2013 qu'il va investir 200 millions de dollars dans les chemins de fer du ND pour améliorer le transport de la production de pétrole.
    Mais il est sur que pour avoir du pétrole et du gaz de schiste il faut beaucoup forer...

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