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mardi 11 février 2014

Eva, un écovillage entre autonomie et protection de l’environnement

Les écovillages ne cessent de se développer, avec toujours plus d’imagination et de créativité. Mais le projet – bien nommé – Eva est d’un genre nouveau. Il souhaite allier création d’un centre artistique, culturel, écologique et pédagogique. Voyage au coeur de ce village, entre douce utopie et réalité excentrique.

Eva, un écovillage pour retrouver nos racines

EvaL’accroche du projet résume bien ce qu’il se veut être « La symbiose de l’Homme et de la Nature au service de la création ».

La volonté affichée ? Celle d’un écovillage, conçu en bonne intelligence avec la Nature et l’Homme, avec un fonctionnement autonome en énergie et en alimentation.

ecovillage-accueilfleche-suiteLe plus par rapport aux autres projets d’éco-villages déjà développés ou en cours de création : la mise en place d’un ensemble d’infrastructures et de services nécessaires à la réalisation et à la diffusion d’oeuvres artistiques et culturelles. Et cela, dans un cadre de travail et de vie, enchanteur et préservé s’il vous plait !

Des installations culturelles au coeur d’Eva

L’écovillage Eva souhaite accueillir en son sein :

Ecovillage EvaUn studio d’enregistrement et :
  • Une salle multi-activités, 
  • Un café culturel, 
  • Plusieurs espaces scéniques et d’exposition : salles de concerts, amphithéâtre de verdure, musée-galerie d’art. 

Eva souhaite être un lieu d’échange et de création ouvert à tous : artistes,  associations, chercheurs indépendants, amateurs d’art ou tout simplement, curieux d’art de vivre. L’écovillage souhaite ainsi accueillir en résidence des artistes du monde entier.
Mais le projet ne s’arrête pas là : le village veut abriter un musée de l’Art psychédélique, ce qui serait une 1ère en Europe, ainsi qu’un centre de ressources sur la contre-culture.
Musée d'art EcovillageIl veut se placer comme un lieu de découverte, où seront organisés de nombreux événements pluridisciplinaires, ludiques et participatifs. Parmi lesquels des conférences, des jeux et chantiers coopératifs, des concerts, spectacles, expositions et autre festivals et projections.
ecovillage-eva
Un musée unique au monde
L’EVA ambitionne de dédier 300 m2 à l’art psychédélique !
Le musée serait divisé en 4 parties : l’art traditionnel, les années 60/70 (estampes, affiches, oeuvres originales…), la salle multimédia et le cabinet de curiosités (bijoux, objets, vêtements…). Il proposerait 4 expositions temporaires par an.

C’est la nature qui porte le projet.
Le développement du site et des activités va prendre en compte de façon globale, les questions de gestion de l’eau, d’éco-construction, de sauvegarde et de respect de l’environnement, de démocratie participative ou encore d’intégration des « parties prenantes » (voisinage, commune, région).
Plus encore, l’EVA se  veut  une pépinière de solutions innovantes ».

Une volonté avérée d’autosuffisance

bonhomme-croissancePour subvenir aux besoins annuels de 30 personnes (à raison d’1 kg de nourriture/jour/personne), l’objectif à 5 ans est estimé à 1,7 ha de culture en biodynamie.

L’objectif à plus long terme

Habitats écologiques EvaMettre un jardin forestier (ou « forêt nourricière ») en parallèle. Cela permettrait une production en fruits, légumes, herbes, fourrage, plantes médicinales etc. Une activité de transformation de produits (conserves, confitures, huiles essentielles, etc.) et de vente directe sera également développée.
Un mandala de plantes thérapeutiques et herbes aromatiques est prévu ainsi qu’une ferme de spiruline.

L’autonomie énergétique

Autonomie énergétique Evaecovillage-energie
C’est également un des objectifs majeurs de l’éco-village. Elle sera réalisée en ayant recourt à des ressources énergétiques d’origine renouvelable produites sur le site.
etoileUne étude a été réalisée pour évaluer les besoins énergétiques, notamment en électricité et les investissements correspondants nécessaires. La piste la plus probable pour l’énergie est celle du solaire photovoltaïque et thermique associé à de l’éolien et/ou de l’hydroélectrique.
Pour la gestion de l’eau, seront développées : la collecte des eaux pluviales, la récupération des eaux propres, le traitement par phytoépuration des eaux usées, etc.

La gestion des déchets

Gestion des déchetsC’est la règle des 3 R qui est mise en pratique : réduire, réutiliser, recycler.

Les déchets résiduels sont réutilisés (cycle fermé) ou recyclés. Le tri sélectif à la source sera installé dans chaque bâtiment avec un local dédié (verre, papier, déchets organiques) et un espace sur le site sera réservé à la gestion des déchets : zone temporaire de stockage, composteur principal etc.

L’EVA a trouvé le lieu idéal pour s’épanouir

« Le projet EVA a trouvé son paradis », c’est ainsi que les porteurs du projet de l’écovillage ont annoncé la bonne nouvelle
Montagne noire EvaAprès 2 ans de recherche, le lieu de l’écovillage a été trouvé. Tous les critères voulus y sont réunis : un village de moyenne montagne, où vivaient autrefois 50 âmes.
Perché au milieu de la Montagne Noire (Tarn), au milieu des ruines, 4 habitations indépendantes, sont d’ores et déjà prêtes à l’usage.
Le terrain a été acquis le 4 novembre 2013 et les premiers aménagements devraient débuter dans les mois qui viennent. Le village devrait accueillir une trentaine de couchages : maison d’accueil, gîtes, yourtes, earthship, éco-dômes, espace camping. Des abris qui seront évidemment réalisés avec une architecture bioclimatique : ossature bois, pailles, isolation laine de chanvre, toiture en ardoise ou végétalisée.
bonhomme-croissanceLa phase 1 va consister à restaurer certaines ruines, en la création des espaces permacoles (pour assurer l’autonomie alimentaire) et artistiques. Mais aussi à l’apprentissage de la vie ensemble par les co-créateurs du projet, 1er gardien de l’écovillage, à l’observation des saisons et en la rencontre avec le proche voisinage de l’écovillage (écoles, mairies, associations…)

Si l’éco-village doit mettre en avant une devise, ça serait bien « l’individu est au service du collectif et le collectif au service de l’individu ». L’EVA a donc défini une charte de valeurs, reconnues par les occupants du site.

ecovillageAssurer la cohésion et l’harmonie au sein du village.

Chaque habitant s’engage à promouvoir individuellement au travers de ses paroles et de ses actes :

  • L’autonomie : se prendre en charge par soi-même et en interdépendance avec les autres,
  • La convivialité : l’accueil ouvert, fraternel et chaleureux de l’autre, la reconnaissance de ses différences et de sa complémentarité et la recherche continue de relations pacifiées,
  • L’ouverture : aux habitants du territoire, aux institutions locales et aux visiteurs,
  • Le respect (de la nature, des autres et de soi-même) : le respect du vivant primant sur toute considération culturelle, politique, économique, ethnique, religieuse ou sociale, 
  • La solidarité : entre les habitants et avec le voisinage, 
  • La liberté de croyance : quand elle ne remet pas en cause les valeurs de la charte, 
  • Les principes d’initiative et de responsabilité : ce principe implique our chacun de remplir le rôle qu’il aura librement choisi au sein de la communauté et de l’assumer en toute conscience avec les autres.
Une charte doit permettre de mettre en oeuvre des objectifs fixés par l’écovillage.

Eva, des objectifs clairement identifiés

L’écovillage EVA a un but. Au-delà de ressembler au lieu de vie idéal, il souhaite :

  • Permettre la recherche et le développement sur les nouvelles formes d’organisations sociétales,
  • Stimuler l’économie de proximité, sociale et solidaire, 
  • Développer la vie culturelle, participer à la création d’un patrimoine vivant, 
  • Créer de l’attractivité et de la mixité sur le territoire, 
  • Créer un environnement propice à l’épanouissement physique, émotionnel et mental, 
  • Fournir une meilleure qualité de vie basée sur la satisfaction des besoins fondamentaux, 
  • Promouvoir un mode de vie écologique basé sur la simplicité, 
  • Enfin, maintenir la biodiversité, protéger et restaurer les habitats naturels. 
L’idée est belle. Comme si revenir à nos racines était finalement la meilleure des solutions pour lutter contre les attaques faites à l’environnement, au réchauffement climatique croissant etc. Un projet à scruter à la loupe à l’avenir.
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L’économie circulaire, du berceau à la maturité

Recycler, réparer au lieu de jeter, lutter contre l’obsolescence programmée, préférer louer plutôt qu’acheter… Toutes ces solutions répondent à une envie : limiter voire éliminer le gaspillage d’énergie, de ressources et de matériaux. Englobant toutes ces facettes de la lutte anti-gaspi et de la préservation des ressources, on retrouve une grande boucle vertueuse : celle de l’économie circulaire.

Les principes de l’économie circulaire

cycleL’économie circulaire rompt avec le schéma traditionnel de production linéaire : extraire, fabriquer, consommer, jeter.

Dans le schéma classique, on passe de l’utilisation d’un produit à sa destruction. Dans l’économie circulaire, on adopte une logique de “boucle”, où l’on recherche la création de valeur positive à chaque étape en évitant le gaspillage des ressources tout en assurant la satisfaction du consommateur.

L’économie circulaire est basée sur 6 principes clés :

  1. L’utilisation modérée et la plus efficace possible des ressources non renouvelables
  2. Une exploitation des ressources renouvelables respectueuses de leurs conditions de renouvellement
  3. L’écoconception et la production propre
  4. Une consommation respectueuse de l’environnement
  5. La valorisation des déchets en tant que ressources
  6. Le traitement des déchets sans nuisance

Cette « nouvelle » économie basée sur le cycle prône donc la réutilisation d’objets et/ou leur recyclage : les déchets se transforment en matière première. Ce point de vue s’illustre par le « Cradle to Cradle » (littéralement du berceau au berceau ou d’un berceau à l’autre).
Ce concept a été Imaginé par l’architecte designer William McDonough et le chimiste allemand Michael Braungart, deux personnalités de l’écologie industrielle. A la base de cette idée se trouve un principe commun à tous les écosystèmes naturels : les déchets des uns sont les nutriments des autres, et tout est biodégradable.
fleche-suiteLe modèle économique repose sur la création de boucles de valeur positive à chaque utilisation ou réutilisation de la matière ou du produit. En réalité, on peut distinguer plusieurs niveaux dans l’économie circulaire, plusieurs « boucles » :
La grande boucle qui inclurait tout le processus de production d’un produit. Ainsi, tout l’enjeu repose sur la production de biens durables et écoconçus. Les produits durent longtemps, sont facilement réutilisables et peuvent se réparer au lieu de se jeter. Non seulement on évite de jeter, mais en plus, on optimise tout le cycle de vie du produit. C’est l’exemple typique du nouveau smartphone Phoneblocks, arme redoutable contre l’obsolescence programmée :
La boucle moyenne qui concerne le vivant, l’organique. C’est le cas d’un foyer qui décide de produire son propre compost par exemple. Ce faisant, on réduit fortement la production de déchets, sachant qu’un Français produit à lui seul plus de 350kg de déchets par an…
Enfin la petite boucle qui concerne la matière finale uniquement, comme lorsque l’on recycle du papier pour en faire du papier tout neuf.
recycler emballages
En outre, durant sa vie, un objet passera lui-même par différentes boucles : si l’on prend l’exemple d’un ordinateur qui tombe en panne, on va d’abord le réparer, pourquoi pas ensuite le vendre ou le donner afin de le réutiliser et une fois arrivé en fin de vie, le recycler en réutilisant ses composants.
etoile139Il est même possible de donner une valeur ajoutée à un objet défectueux, en le « recyclant par le haut » : il s’agit là de l’upcycling qui est un terme désignant l’action de récupérer des matériaux ou des produits dont on a plus l’usage afin de les revaloriser

Le T-shirt vu par l’économie circulaire

tshirtOnePrenons l’exemple tout bête d’un produit de grande consommation : le T-shirt basique en coton. Entre la matière première coton, très grande consommatrice d’eau, le transport vers le pays de conception (Turquie, Bangladesh, Chine, etc.), le réacheminement dans le pays de vente, la qualité parfois médiocre qui fait que l’utilisation sera réduite dans le temps, on en arrive à un bilan catastrophique.
Dans le cadre de l’économie circulaire, ce même T-shirt sera fabriqué à base de coton issu de l’agriculture biologique produit de manière équitable. Le T-shirt sera éconconçu en France et offrira une qualité supérieure.
Le vêtement usagé pourra ensuite être récupéré pour servir à la fabrication d’une garniture de canapé. Une fois le canapé usagé, la garniture sera à nouveau récupérée afin d’être transformée en laine d’isolation pour le bâtiment.
Enfin, les fibres de coton (qui n’ont subi aucun traitement chimique) peuvent retourner à la nature.
fleche-suite103L’objectif ultime de l’économie circulaire est de parvenir à découpler la croissance économique de l’épuisement des ressources naturelles par la création de produits, services, modèles d’affaire et politiques publiques innovants.

 

Nous aurions tort de ne considérer l’économie circulaire que comme une économie basée sur l’écoconception et le recyclage. Ces 2 aspects représentent 2 des piliers de l’économie circulaire, mais il en existe un 3ème, celui de l’économie de fonctionnalité.

Usage et partage

consommation-collaborative-travail-commun-mains-aide-petite-ban-280x122L’économie circulaire implique en outre de nouvelles formes de consommation où l’on va privilégier l’utilisation du produit plutôt que sa possession. On parle ainsi d’économie de la fonctionnalité. Ce paradigme postule que la performance d’un produit est la seule chose qui importe, en aucun cas sa possession : c’est l’utilisation du produit qui est placée au centre.
L’autopartage est un bon exemple d’économie de la fonctionnalité. Dans ce cas, l’utilisateur ne cherche pas à posséder une voiture mais souhaite juste jouir de son utilisation pour des trajets ponctuels. Cela revient donc à utiliser et immobiliser moins de ressources naturelles, pour le même service rendu.
Lecteurs assidus de consoGlobe, vous êtes tournés vers la nouvelle consommation et l’économie collaborative. Dans ce cadre, vous préférerez revendre ou donner un objet plutôt que de le jeter. On offre de cette manière une deuxième vie ou plus au produit, en évitant de mobiliser à nouveau des ressources, en s’économisant des phases de traitement, tri, etc.

Des enjeux économiques et environnementaux

1-sable-mineraiSelon le rapport McKinsey commandé par la Fondation Ellen MacArthur(1), l’adoption de modèles circulaires pourrait générer une économie nette de matières premières de l’ordre de 700 milliards de dollars. Par exemple, la collecte systématique des déchets alimentaires ménagers, leur utilisation dans la production de biogaz et le retour des nutriments aux terres agricoles représente une réelle opportunité puisque 1 tonne de déchets alimentaires peut générer pour 19,50 euros d’électricité, pour 13,50 euros de chaleur et pour 4,50 euros d’engrais.
Comme vu plus haut, l’économie circulaire vise à exploiter de façon modérée les ressources non renouvelables. Prenons l’exemple de l’or. Ce minerai s’épuise, avec une fin programmée pour 2025 :
Alors que dans notre modèle actuel, nous exploitons la ressource en attendant qu’elle s’épuise totalement, dans l’économie circulaire, on récupère et on réutilise.
etoileAinsi, dans 1 tonne de broyat de matériel informatique électronique, on peut récupérer 350 g d’or alors qu’1 tonne de minerai aurifère n’en contient que 50 g.

L’économie circulaire n’est bien sûr pas qu’un concept : elle fait déjà partie de notre quotidien.

Pratiquée sans qu’on appose de nom particulier depuis des millénaires, l’économie circulaire, économie collaborative placée sous le signe du partage, de l’échange et de la performance, se développe partout dans le monde. Pour franchir une nouvelle étape, elle a besoin aujourd’hui d’évoluer dans un cadre légal.
logo-institut-eco-circEn France, l’économie circulaire a bénéficié d’une couverture médiatique suite au Grenelle de l’environnement. En 2012 s’est créé l’Institut de l’Economie Circulaire. Cette association regroupe de nombreux industriels, fédérations et acteurs politiques et territoriaux de tous bords, à l’initiative du député François-Michel Lambert. Il y a quelques semaines, l’institut a apporté son expertise lors de la table ronde sur l’économie circulaire, dans le cadre de la conférence environnementale qui s’est tenue les 20 et 21 septembre

L'économie circulaire - Infographie de l'Institut de l'économie circulaire
L’économie circulaire – Infographie de l’Institut de l’économie circulaire
L’économie circulaire est un système de production, d’échanges et de partage ouvrant la voie vers un monde dont l’économie est durable, dans lequel les ressources naturelles sont préservées et où le progrès social améliore les relations.

(1)« Vers une économie circulaire (Vol.2) : opportunités pour le secteur des biens de consommation » – document à télécharger en PDF
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